11 March 2014

Nouvelle demande de levée d'immunité du sénateur Gaston Flosse

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Nouvelle demande de levée d'immunité du sénateur Gaston Flosse
PARIS, 5 mars 2014 (AFP) - Le bureau du Sénat a reçu une demande de levée de l'immunité parlementaire du sénateur et président de la Polynésie française Gaston Flosse (ex-UMP), déjà poursuivi dans plusieurs affaires et qui vient d'être mis en examen pour détournement de fonds publics, a-t-on appris mercredi à la présidence du Sénat.

Cette demande qui permettrait de le placer en garde à vue est arrivée ce weekend, a-t-on précisé au cabinet du président Jean-Pierre Bel, confirmant une information du Monde.

M. Flosse, 82 ans, a été mis en examen courant février dans cette affaire, tout comme le président de l'Assemblée de la Polynésie française, Edouard Fritch.

Ils sont soupçonnés d'avoir fait supporter à la commune de Pirae, dont ils ont tous deux été le maire, l'approvisionnement en eau de la villa de Gaston Flosse, située sur une commune voisine, Arue. Cette villa, construite sur une zone à l'époque dépourvue d'eau potable, a été raccordée à une réserve située à Pirae, six kilomètres plus loin et en contrebas.

Le pompage de cette eau pour l'acheminer vers la villa de Gaston Flosse, puis vers 22 autres villas bâties par la suite, ont généré "des frais d'électricité et d'entretien colossaux", selon la Chambre Territoriale des comptes, une émanation locale de la Cour des Comptes.

De source proche de la mairie, ils sont estimés à environ 10 millions de francs Pacifique par an, soit 84.000 euros, en plus des travaux initiaux.

Gaston Flosse a été maire de Pirae de 1965 à 2001, et Edouard Fritch, son ex-gendre et son dauphin en politique, lui a succédé jusqu'en 2008.

L'actuel maire de Pirae, Béatrice Vernaudon, a facturé l'adduction d'eau aux maisons concernées. Depuis 2012, elles sont raccordées au réseau de leur commune, Arue.

M. Fritch, qui brigue la mairie de Pirae, s'était étonné de sa convocation par le juge "à la veille d'élections communales".

M. Flosse est aussi poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics dans l'affaire de l'atoll Anuanuraro, qui sera jugée en juin.

Il a déjà été condamné en appel à quatre ans de prison avec sursis, 125.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité, pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics, dans une affaire d'emplois fictifs.

Il a enfin été condamné à 5 ans de prison ferme, 83.800 euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité, pour trafic d'influence passif et corruption active dans l'affaire des annuaires de l'OPT. Il n'a pas épuisé tous ses recours judiciaires dans ces différentes affaires et n'a pas été placé sous mandat de dépôt.

Le sénateur, qui désormais siège parmi les non-inscrits à la Haute Assemblée, avait été réélu président de la Polynésie française le 17 mai 2013.

Sollicité par la justice, le Sénat a à plusieurs reprises dans le passé levé l'immunité du parlementaire.


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