29 September 2010

Les collectivités de l’outre-mer et la coopération institutionnelle régionale et internationale

Discours prononcé mercredi 25 août 2010 au Marie-Luce Penchard,
ministre chargée de l’Outre-mer


Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Je reprends la parole pour introduire notre troisième thème, « les collectivités de l’outre-mer et la coopération institutionnelle régionale et internationale ».

La coopération régionale apparaît en effet comme une dimension incontournable du développement des Outre-mers, et de leur affirmation identitaire ; en outre, on constate une volonté de renforcement de leurs compétences internationales. Parallèlement, les Outre-mers constituent des pôles d’influence française, et peuvent servir en quelque sorte de « point d’appui régional » à l’influence française.

Comment développer ce rôle, tout en assurant la cohérence de la parole de la France à l’étranger ? Je suggère quatre pistes de réflexion :

D’abord confier chaque fois que cela est possible la responsabilité de la délégation française à un élu ultramarin proche. C’est ce que nous venons de faire avec le Directeur d’Asie, M. Paul Jean-Ortiz, en offrant successivement au Sénateur Louechkote la responsabilité de la délégation française à la dernière réunion du « post Forum du Pacifique », puis au Député Frogier celle de mener notre délégation aux cérémonies anniversaire de l’indépendance du Vanuatu. Je crois, sous le contrôle de nos ambassadeurs concernés que cela a été une bonne décision. Je crois que cette présence dynamise le rôle de l’ambassadeur et offre une véritable plus-value car l’élu concerné apporte avec lui son réseau régional. Je souhaite entendre votre opinion sur ce point.

Ensuite, renforcer le rôle des Commissions mixtes. Plusieurs ont été créées cette année et je remercie tout particulièrement Mme Elisabeth Béton-Delègue, la Directrice des Amériques, pour le travail effectué en la matière. D’autres peuvent être créées, je pense à Sint Marteen. Des sous-commissions nous sont aussi réclamées, je pense au « Conseil du fleuve Oyapock », sur le modèle du « Conseil du fleuve Maroni .

Troisième piste de réflexion, le renforcement des relations entre les ambassades et les préfectures. Je sais que beaucoup a été fait. Je remercie en particulier Stéphane Gompertz, le Directeur d’Afrique, pour avoir organisé, avec l’ambassadeur Leyssene, la réunion régionale des ambassadeurs de l’océan indien et la conférence de coopération régionale à La Réunion, symboliquement au sein même du Conseil Régional. Je crois que nous pouvons également suivre l’exemple de notre ambassade à Port au Prince, qui a programmé à la rentrée des réunions auprès des CCI de Guadeloupe et de Martinique pour les informer sur les marchés potentiels liés à la reconstruction à Haïti. Il nous faudra aussi travailler à faciliter la représentation des collectivités au sein même des ambassades. Les conventions visant à gérer l’arrivée de ces nouveaux agents sont en cours de finalisation, et j’en remercie tout particulièrement Stéphane Romatet, le Directeur Général de l’Administration du Quai d’Orsay , comme ses services, qui réfléchissent actuellement à la partie « formation » de ces nouveaux agents.

Quatrième piste de réflexion, travailler à une meilleure intégration de nos collectivités au sein des organisations régionales. Les perspectives principales me semblent les suivantes :

La Guadeloupe et la Martinique pourraient faire acte de candidature à l’OECS (Organisation des États de la Caraïbe Orientale), auprès de laquelle la France est désormais accréditée à travers notre ambassade à Sainte-Lucie. Depuis le nouveau statut, deux territoires de l’outre-mer britanniques sont devenus membres associés, statut qui me paraît recommandable.

La Guyane pourrait, le cas échéant délégation de la France, faire acte de candidature auprès de l’OTCA, organisation du traité de coopération amazonien.

Les cinq collectivités territoriales des Antilles-Guyane pourraient faire acte de candidature à la Communauté des Caraïbes, CARICOM. Je souhaite entendre vos recommandations sur ce point.

En ce qui concerne l’Association des États de la Caraïbe (AEC), dont la France est membre associé, au titre de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, et, depuis janvier 2010, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, je souhaiterais qu’une sorte de « présidence tournante » de notre délégation soit établie entre nos collectivités.

la Nouvelle Calédonie pourrait voir sa position renforcée au sein du « Forum des Iles du Pacifique » ainsi que du « Fer de lance ». La Polynésie pourrait solliciter une évolution parallèle.

Enfin, le rehaussement de notre représentation au sein du COMESA et de l’IOR/ARC ne manquera pas d’impacter sur la Réunion et Mayotte, France de l’océan indien.

Voilà très rapidement brossées quelques pistes de réflexion sur « les collectivités d’outre-mer et l’international ». Vous avez la parole.

Seul le prononcé fait foi